La liste des prénoms choisis pour la saison cyclonique 2020 est officiellement épuisée, place à l’alphabet grec
Les tempêtes sont désormais nommées d’apprès les lettres de l’alphabet grec. Après la naissance d’Alpha, la tempête Beta a déjà vu le jour.
Une histoire de prénoms
Très tôt, les hommes ont eu besoin de différencier chaque événement du précédent. Au début du XIXe siècle, les ouragans qui frappaient les îles espagnoles des Caraïbes étaient nommés selon le saint patron du jour indique Météo France. Ainsi, Porto Rico par exemple, a connu l’ouragan Santa Ana, le 26 juillet 1825, ou le San Felipe, en 1876. Ce dernier nom sera d’ailleurs utilisé à nouveau en 1928, lors du Grand ouragan, phénomène dévastateur, qui toucha également la Guadeloupe, faisant près de 1 300 morts, dans notre archipel.
Au début du XXe siècle, un météorologiste australien, Clement Wragge, choisit de nommer les cyclones de nommer les cyclones de sa région, de prénoms de femmes ou de personnalités politiques qu’il n’appréciait pas.
Puis, l’armée américaine baptise les cyclones grâce à l’alphabet international des transmissions (alpha, bravo, charlie, delta…). En 1953, les prénoms ne sont que féminins, souvent en hommage à une épouse ou une petite amie de soldats de l’US Air Force ou de la Navy, qui choisissent ce mode de nomination.
Mais, dans les années 70, des associations féministes protestent contre ce procédé qui associe des événements tragiques à des prénoms de femmes. Elles obtiennent gain de cause. Depuis, on alterne prénom masculin et prénom féminin.
21 prénoms chaque année
Les prénoms sont des prénoms anglais, espagnols ou français, selon un principe simple : les années paires débutent par un prénom masculin et impaires par un prénom féminin. Mais les lettres Q et U ne sont jamais utilisées. Cela fait donc 21 prénoms.
Les listes sont également reprises. Les années 1994 et 2000 ont la même. Seule précaution, lors d’ouragans particulièrement graves, le prénom disparaît de la liste, pour éviter de choquer les populations, qui peuvent être traumatisées, par le passage de ce phénomène.
2005 et 2020, années record
Et comme c’est le cas cette année, quand la liste des 21 prénoms est épuisée, on passe à l’alphabet grec. La première fois qu’il fut utilisé, c’était en 2005, une année particulièrement active, avec 28 cyclones et 15 ouragans*. La liste se terminant avec Wilma, née à la mi-octobre, la procédure prévue dans un tel cas de figure fut appliquée. Ainsi, Alpha, Beta, Gamma, Delta, Epsilon et Zeta furent des cyclones en fin de saison.
En 2020, avec la naissance de la tempête tropicale Wilfried, entre l’Afrique et les Antilles, c’est l’ensemble de la liste prédéfinie des prénoms pour 2020 a été épuisée. Depuis, deux autres tempêtes ont vu le jour : Alpha et Beta.
Les petites dernières, Alpha et Beta
La tempête subtropicale Alpha, avec des vents de 50 km/h et des rafales de 60 km/h se situe dans le nord du bassin atlantique. Selon Météo France, c’est un petit système qui se déplace vers le nordest à 28 km/h, qui, en circulant dans les terres du Portugal, devrait rapidement se dissiper.
Beta, tempête tropicale, est positionnée au sud-ouest du Golfe du Mexique. Elle de déplace vers le nord-nord-est, à 15 km/h et devrait ensuite virer au nord, pour atterrir sur les côtes américaines, la semaine prochaine. Rencontrant des conditions environnementales favorables, elle devrait s’intensifier et atteindre le stade ouragan, dans les prochains jours, sans trajectoire précise, pour l’heure.
La date de fin de la saison cyclonique 2020 est le 30 novembre.
*La différence entre ouragan, cyclone et typhon
Selon Météo France, les termes typhon, ouragan et cyclone tropical recouvrent tous les trois la même réalité : ils désignent un phénomène tourbillonnaire des régions tropicales (entre 30°N et 30°S) accompagnés de vents dont la vitesse est supérieure ou égale à 64 nœuds c'est-à-dire 118 km/h ( soit une force 12 sur l'échelle de Beaufort).
La désignation adoptée dépend simplement de l'endroit du globe où se produit le phénomène.
Le terme cyclone ou cyclone tropical est réservé à l'océan Indien et au Pacifique sud. On parle en revanche d'ouragan en Atlantique nord et dans le Pacifique nord-est et enfin de typhon dans le Pacifique nord-ouest.