Philippe Gustin, ancien préfet de la Guadeloupe et bras droit de Sébastien Lecornu, devient préfet de Bretagne
Après la Guadeloupe et les cabinets ministériels, direction les plaines vertes de Bretagne. Philippe Gustin, ancien préfet du département antillais et désormais ex-bras droit du ministre des Outre-mer puis des Armées Sébastien Lecornu, a commencé lundi 21 août son nouveau rôle de préfet de Bretagne, d’Ille-et-Vilaine et de la zone de défense et de sécurité Ouest.
Sur son compte Twitter, l’intéressé, qui a été nommé lors du grand mouvement préfectoral du mois de juillet, s’est dit “heureux” au moment de prendre ses fonctions à Rennes, sous un magnifique ciel bleu. De son côté, Sébastien Lecornu l’a vivement remercié pour ces quelques années passées à ses côtés, d’abord au Conseil départemental de l’Eure, puis au ministère des Outre-mer et à celui des Armées.
Préfectures, ministères, ambassade
Né dans la Marne en 1960, Philippe Gustin a d’abord suivi une formation d’enseignant d’histoire-géographie. Commençant sa carrière à 19 ans, il quitte assez rapidement la France pour aller s’installer en Allemagne, en Hongrie et en Autriche. “J’ai eu la chance de vivre des moments historiques, notamment à la chute du Mur lorsque j’ai logé des Allemands de l’Est chez moi à Budapest”, confiait-il au site Lepetitjournal.com en 2017.
Mais ce serviteur de l’État a des ambitions plus grandes. En 1998, il intègre la promotion Nelson Mandela de l’ENA, où il côtoie entre autres Laurent Wauquiez, président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et Sophie Brocas, qui vient de quitter son poste de directrice générale des Outre-mer.
Le diplôme en poche, il peut désormais intégrer le corps préfectoral. Après un court passage à la préfecture de la Nièvre, il passe deux ans à Mayotte en tant que secrétaire général de la préfecture.
Proche de la droite, il intègre les ministères, d’abord de l’Agriculture, puis de l’Économie, après l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, en tant que conseiller (notamment sur les Outre-mer). Il est ensuite nommé directeur de cabinet du ministre de l’Éducation Luc Chatel en 2009, avant de s’envoler pour la Roumanie en 2012 en tant qu’ambassadeur de France.
La reconstruction post-Irma
C’est en 2017 que sa carrière prend un tournant ultramarin. Au mois de septembre, alors que l’ouragan Irma a ravagé Saint-Martin et Saint-Barthélemy, faisant 11 morts et détruisant 95 % des bâtiments, Philippe Gustin est nommé délégué interministériel à la reconstruction des deux îles. Chargé de “concevoir et coordonner (…) les politiques publiques nécessaires au développement de ces territoires et à leur résilience face aux risques naturels et au changement climatique”, il remet son rapport rapidement, au mois de novembre, dans lequel il souligne les “dysfonctionnements du passé”. Deux ans après, un rapport sénatorial pointe néanmoins du doigt la lenteur de ce vaste chantier où les acteurs locaux ont été peu consultés.
Fort de cette expérience dans les Antilles, le haut-fonctionnaire est ensuite nommé préfet de la Guadeloupe et des îles Saint-Martin et Saint-Barthélemy, où il doit notamment gérer la crise de l’eau, puis l’arrivée du Covid-19 en 2020.
C’est à l’appel de Sébastien Lecornu, promu au ministère des Outre-mer en juillet 2020, qu’il quitte la Guadeloupe pour retourner dans les arcanes des ministères. Il devient alors directeur de cabinet du ministre. Lorsque celui-ci est nommé au ministère des Armées en mai 2022, Philippe Gustin le suit. Mais, désormais, c’est en Bretagne, loin de Paris et des Antilles, que Philippe Gustin continue son chemin dans les hautes sphères de l’État.