Vie chère, conflits sociaux, chlordécone… les militants de la CGTG se concertent, avant de se mobiliser
ActuCyclone
22 octobre 2024
Une mobilisation unitaire avec les autres centrales syndicale ; organiser un tel mouvement est l’objectif de la CGTG. Mais, d’abord, le syndicat a rassemblé ses militants, ce mardi, pour un moment de concertation, autour des problématiques à régler en Guadeloupe. Et, le moins que l’on puisse dire est que leur liste est longue !
La Confédération générale du travail de la Guadeloupe (CGTG) a rassemblé ses forces, ce mardi 22 octobre 2024, dès 7h00, à son siège de Bergevin, à Pointe-à-Pitre, pour une journée de mobilisation.
Il s’agissait pour le syndicat de dénoncer toutes les problématiques auxquelles sont confrontés les salariés et la population localement : les mauvaises conditions de travail et les licenciements ici et là, mais aussi, sur le plan sociétal, la vie chère, “l’empoisonnement conscient au Chlordécone” de la population, le “plan d’austérité du gouvernement“, le manque d’eau potable en quantité et en qualité, notamment.
L’organisation exige l’augmentation du SMIC à 2000€ net, la résolution de tous les conflits sociaux en cours, l’arrêt de la répression contre les militants en Martinique, ou encore la “levée du secret sur les marges des Békés“, sans compter “l’arrêt immédiat des guerres et conflits en Haïti, en Palestine, au Liban, en Ukraine et en Afrique“ !
Quelques dizaines de militants présents ont échangé sur ces multiples sujets, en matinée ; prises de parole et débat étaient au programme. L’occasion d’exposer les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien et leurs visions pour l’avenir.
Mélany Ribac se sent concernée par ce qui se passe dans le territoire. D’où sa présence. Pour cette étudiante de 24 ans, la jeunesse a vraiment un rôle à jouer, pour faire bouger les choses, ne serait-ce qu’en termes de communication. Elle voit dans le RPPRAC, collectif à l’origine du mouvement social qui sévit en Martinique, un exemple.
On veut vraiment essayer de montrer aux jeunes que c’est vraiment important ce qui se passe et que ce sera de mal en pis. Là, très sincèrement, on est arrivés au bout (…)
Mélany Ribac, 24 ans, étudiante en dernière année de master manager des affaires
Mélany Ribac, étudiante en dernière année de master manager des affaires • ©Alexandre Houda et Bruno Pansiot-Villon – Guadeloupe La 1ère
Pour Jacques Songeons, il est naturel de s’impliquer, dans le contexte actuel où la population est en grande difficulté. Par des actions collectives simples, il est possible d’obtenir de grands résultats.
Ils veulent nous opposer, alors que notre but est de voir comment on réussit à mettre tout le monde autour d’une table, pour discuter des problématiques locales (…).
Jacques Songeons, militant de la CGTG [traduction du créole]
Jacques Songeons, militant de la CGTG • ©Alexandre Houda et Bruno Pansiot-Villon – Guadeloupe La 1ère
Pour le secrétaire général de la CGTG l’échange et la concertation ont toujours du bon. Dans un second temps, une fois le constat posé, quant à une situation considérée comme une déliquescence sociétale, le temps arrive de la mobilisation unitaire, estime Jean-Marie Nomertin. Il appelle les militants à se préparer, y compris les jeunes, à qui ce combat à venir est dédié.
On réfléchit à la manière dont, avec les autres centrales syndicales, on va pouvoir se mettre en mouvement. Mais, aujourd’hui, il était important pour nous de marquer le coup (…).
Jean-Marie Nomertin, secrétaire générale de la CGTG [traduction du créole]
Jean-Marie Nomertin, secrétaire générale de la CGTG • ©Alexandre Houda et Bruno Pansiot-Villon – Guadeloupe La 1ère
En vue de cette journée de mobilisation, la CGTG avait envoyé un préavis de grève, le 17 octobre 2024, à une cinquantaine d’établissements privés, publics et territoriaux. Les dirigeants du syndicat veulent ainsi “faire aboutir les revendications des travailleurs, des personnes privées d’emploi, des retraités et, plus largement, des classes populaires“.