Lutte contre l’élévation du niveau de la mer : une priorité mondiale pour l’Assemblée Générale de l’ONU
ActuCyclone
25 septembre 2024
“Faire face aux menaces posées par l’élévation du niveau de la mer”, ce mercredi 25 septembre, l’Assemblée Générale des Nations Unies est en réunion plénière de haut niveau sur cette thématique. Organisée dans la foulée du Sommet de l’avenir, cette réunion vise à élaborer des solutions globales et des engagements concrets pour les Petits États insulaires en développement et les zones côtières de faible altitude. Les territoires ultramarins sont bien sûr en première ligne. La population de la Guadeloupe avec plus de 500 logements inhabitables à court et moyen terme, est l’une des plus impactées.
Le niveau de la mer à travers le globe s’élève plus vite et plus haut que jamais, créant ce que les Nations Unies ont décrit comme une « menace urgente et croissante » pour les populations du monde entier. En outre-mer, les populations des Antilles, Guadeloupe et Martinique, comme celles des îles du Pacifique sont clairement menacées.
D’ici à 2050, le recul du trait de côte de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane, de La Réunion et de Mayotte pourrait rendre inhabitables plus d’un millier de logements, selon les projections du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) publiées en avril 2024.
Dans le détail, la Guadeloupe serait le département d’Outre-mer français le plus touché par l’érosion côtière, avec 552 logements qui deviendraient inhabitables. La Martinique serait également concernée, avec 284 habitations menacées. Dans une moindre mesure, les habitants de la Guyane (167 logements), de Mayotte (109) et de La Réunion (78) subiront aussi le recul du trait de côte.
Dans la Caraïbe, l’île de Gardi Sugdub qui dépend du Panama, est une des premières concernées par la montée des eaux. Sa population devra évacuer l’île à court terme.
On estime que les océans se sont élevés d’environ 20 à 23 centimètres depuis 1880. En 2023, le niveau moyen de la mer à l’échelle mondiale atteindra un niveau record, comme l’a confirmé l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations Unies, d’après les relevés satellitaires effectués depuis 1993. Il est inquiétant de constater que le taux d’augmentation au cours des dix dernières années est plus de deux fois supérieur au taux d’augmentation du niveau de la mer au cours de la première décennie des relevés par satellite, de 1993 à 2002.
L’élévation du niveau de la mer résulte du réchauffement des océans et de la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, phénomènes qui sont les conséquences directes du changement climatique.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a qualifié ce phénomène de « multiplicateur de menaces ».
Lorsque les températures mondiales augmentent en raison du changement climatique, les océans absorbent une grande partie de cet excès de chaleur. L’eau plus chaude augmente de volume, un processus connu sous le nom de dilatation thermique, qui contribue de manière significative à l’élévation du niveau de la mer.
L’élévation du niveau de la mer crée également une boucle de rétroaction circulaire catastrophique.
Par exemple, les forêts de mangroves, qui protègent les habitats côtiers et stockent les gaz carboniques nocifs qui contribuent au changement climatique, peuvent rapidement être submergées et perdre leurs qualités protectrices. Moins de mangroves signifient plus de gaz nocifs dans l’environnement, ce qui favorise le changement climatique et, avec l’augmentation des températures, le niveau de la mer s’élèvera encore davantage.
La mesure la plus importante à prendre est de ralentir le réchauffement de la planète en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, principal moteur du changement climatique. D’autres solutions de gestion et d’adaptation à la situation peuvent être également envisagées : construction d’infrastructures, telles que des digues et des barrières anti-tempête, pour se protéger des inondations et de l’érosion ; amélioration des systèmes de drainage et construction de bâtiments résistants aux inondations ; restauration des barrières naturelles telles que les mangroves ; et protection des zones humides et des récifs coralliens pour absorber l’énergie des vagues et réduire l’impact des ondes de tempête.
En Guadeloupe, la sécurisation du littoral et le relogement de populations ont commencé. Une trentaine de maisons ont ainsi été identifiées pour être détruites.
L’aide des Nations Unies sur ce dossier sensible de l’élévation du niveau de la mer est donc très attendue. Cette première réunion de haut niveau est donc un bon signe pour la mise en place d’une coopération internationale et d’une aide financière, notamment pour les Petits Etats Insulaires.