Conflit entre la mairie du Carbet et la distillerie Neisson : le tribunal attend de nouvelles pièces
ActuCyclone
30 août 2024
Le tribunal administratif de Fort-de-France a examiné ce vendredi matin (30 août 2024) une affaire opposant la mairie du Carbet à la distillerie Neisson. Les représentants de la distillerie souhaitent arrêter les travaux d’élargissement et de rénovation d’une route qui traverse ce domaine. Ils estiment que cette route pourrait polluer les sols classés AOC de la distillerie. L’affaire n’est pas encore mise en délibéré, le tribunal a demandé à la ville du Carbet des précisions concernant les plans de cette route.
Franck Zozor •
La demande de suspension des travaux concernant la rénovation et l’agrandissement d’une route qui traverse les champs de cannes de la distillerie Neisson a été examinée par le tribunal administratif ce vendredi 30 août.
Sébastien De Thoré, avocat de la distillerie a dans un premier temps présenté au magistrat l’environnement de l’usine, ses enjeux économiques et culturels et le danger que représentent la rénovation et l’agrandissement de cette route qui jouxte la distillerie. L’avocat des rhums Neisson a parlé d’une éventuelle pollution de ces sols classés bio, et explique qu’il y a urgence à arrêter les travaux, que cette route pourrait faire perdre à la distillerie son label AOC.
En fin d’exposé, maître De Thoré s’est étonné que le bureau qui assure l’ingénierie de cette route appartienne à un élu de la Collectivité Terittorial de la Martinique (CTM) qui a financé les tavaux. Et que tout le monde a pu constater sur cette route une boite aux lettres avec le nom Ecanvil.
Maître de Thoré n’a pas souhaité répondre à nos questions, il attend les conclusions du tribunal pour s’exprimer.
Pour l’avocat de la ville du Carbet, Maître Joel Cayol, ces observations sont hors sujet dans cette audience. Concernant l’arrêt des travaux, il explique que le maire du Carbet souhaite trouver une solution avec les représentants de la distillerie.
Voir les explications de Maître Joël Cayol, interrogé par Franck Zozor et Patrice Chateau-Degat :
©Martinique
Au cours de son exposé, l’avocat de la ville du Carbet a estimé qu’il n’y avait pas de danger de pollution et que tout avait été prévu pour que les eaux de pluie ne se déversent pas dans les champs de cannes classés bio.
Pour le président du tribunal, l’urgence est de faire toute la lumière sur les travaux que souhaite réaliser la ville. Il demande donc un complément d’information, estimant que selon les experts, il y a un problème de transparence.
La clôture de l’instruction de ce dossier est différée. De nouvelles pièces sont attendues par le tribunal administratif. Le président souhaite avoir des précisions sur la construction de la route et notamment l’évacuation des eaux de pluie.
Le délibéré devrait débuter lundi 2 septembre à 17h.